Mademoiselle Adelles

Avec du homard et des poites dedans

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20 mai 2014

Nouvelle voix

Je traverse actuellement une crise sans importance à base de « comment est-ce que je pourrais les intéresser avec une vie aussi chiante ? ».

En conséquence de quoi, en attendant que l’envie de vous raconter en long, en large et pas tout à fait de travers ma passionnante existence ne me revienne, j’ai pris de l’oxygène en vous écrivant ceci.

Et c’est fou comme ça m’a fait du bien…

 

Elle enroula ses pieds le long de l’imposant rideau blanc. Si elle regardait vers le bas de la tour, elle était envahie d’un léger vertige, mêlé à de la stupeur. Alors, elle s’accrocha encore plus fort à ce tissu solide qui ne semblait pas avoir de fin.

Là-bas, en dessous de ses pieds accrochés à leur rocher blanc, il y avait le périphérique et ses vagues de couleur dessinées par les feux des voitures. A droite la vague rouge. A gauche la vague jaune.

Comme deux routes parallèles et inconciliables.


Elle rêvait de prendre n’importe quel ustensile et de briser la grande vitre cachée derrière le rideau blanc. 12 ans qu’elle habitait là, 12 années de fantasmes sur l’air qu’elle respirerait si la fenêtre s’ouvrait. Comment était-il l’air du 33ième étage, à la sortie Clignancourt du périphérique extérieur ?

Etait-il différent de celui du 11ième ? Lui-même différent de celui du rez-de-chaussée ? Ou bien plus riche, plus enivrant que celui du périphérique intérieur ?


Elle regarda autour d’elle, pleine d’une furie toute nouvelle.

Et si c’était aujourd’hui que s’ouvrait la fenêtre ?


Elle furetait du regard, passant au crible tout objet susceptible de lui rendre ce service. 12 années à effleurer un mystère qui prenaient fin maintenant, accrochées à un rideau blanc.

Elle repoussa mentalement les candidatures du pouf en cuir marron, trop moelleux, de la télécommande et ses piles, trop rebondissantes, de l’encyclopédie en 3 volumes, trop lourde.

Elle fixa son choix sur l’écran de l’ordinateur, épais et solide, posé sur le buffet en acajou. Elle le soupesa une première fois et dodelina sa tête avec une petite moue d’acquiescement.

Poids parfait, prise en main idéale. Choix validé.


L’envoyer valser contre la fenêtre fut un jeu d’enfant. Le fracas succèda au silence. Les petits éclats se mélangèrent aux gigantesques et tout ne fût plus que verre brisé.

Avant d’être étouffée de ciel et de vent, elle trouva le cratère plutôt seyant, joliment abîmé dans ses contours. 


L’air s’engouffra dans ses poumons, lui égratignant les lèvres, le cou et ses mains blêmes qu’elle porta à sa gorge dans la surprise. Sur son passage, il renversa la lampe bleue turquoise du salon.

Les rideaux s’envolèrent, l’enveloppant dans leur nuage cotonneux. Le vent ne cessait de s’imposer dans le trou béant de la vitre brisée, jusqu’à écraser son souffle, jusqu’à sacrifier ses propres mouvements, plaquée qu’elle était contre un bout du mur de verre fracassé.

 

En s’aidant d’un pan du rideau blanc, elle réussi à faire face au vide. Son regard descendit machinalement vers le périphérique. Toujours les deux mêmes vagues de ceux qui rentrent chez eux, parallèles et conformes.


Le rideau blanc était tout autour d’elle comme une barrière capable de la retenir du souffle de la tempête.


Elle prit une profonde respiration qui lui fit mal jusque dans le ventre. Jamais elle n’avait eu aussi froid dans les poumons, jamais elle n’avait encore tremblé de l’intérieur.

Et elle hurla ces 12 années de fenêtre fermée. Elle hurla l’enfermement, elle hurla le périphérique, elle hurla la vague jaune, la vague rouge et ses couleurs qui ne se mélangent pas, elle hurla la porte de Clignancourt et le périphérique extérieur.

Elle hurla jusqu’à ce que sa gorge ne saigne, jusqu’à ce qu’un filet de bave ne s’échappe de la prison de sa bouche. Elle hurla jusqu’à se sentir soulagée d’avoir mal.

Elle hurla et sur le périphérique, aucune voiture ne s’arrêta.

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13 avril 2014

Le jardin de ceux qui se cherchent des racines

Certains me connaissent comme Myriam. Certains me connaissent comme Chloé. Et au final, personne ne me connait vraiment.

J’ai appris à être trouble, j’ai appris à être double, l’ambivalence ne s’offre pas, elle se conquière.
Je n’ai pas choisi ce destin, c’est lui qui s’est imposé. Parce que j’ai aimé un homme un jour qui m’a fait basculer dans cette vie de femme double, secrète, ambigüe, douloureuse.
Je suis deux, voici mon unique réalité.

C’est fatiguant d’être deux dans un seul et même corps. Parce que c’est fatiguant de tout vivre en double. Je me lève deux fois, je m’habille deux fois.
Myriam, Chloé, il me faut faire respirer les deux avec un seul système respiratoire.

Parfois, je voudrais faire taire cette moitié qui n’est pas moi. Je ferai bien les choses pour elle, on pourrait organiser des obsèques officielles et publier un avis de décès. Ou alors ma moitié disparaitrait. Evanouie dans la nature, fugueuse de ma propre vie. Un avion disparu, une avarie en mer, je serai créative quand il s’agira de mourir.

Bien sûr, il faudrait déménager et réinventer mon unicité. Mais je l’ai déjà tant fait.

Tout deviendrait possible alors… Je pourrai donner de l’amour, je pourrai donner la vie, je devrai donner de l’espoir.
J’aurai cette existence ennuyeuse que beaucoup veulent fuir. S’ils savaient que ce qu’ils conchient me fait envie.

Est-il possible de s’ennuyer quand on est enfin entier ?
Restera-t-il un vide autour de ce corps qui autrefois était bien rempli ?
Me mettrais-je soudainement à respirer trop fort ?
Etre double finalement, c’est peut-être aussi se poser deux fois plus de questions…

Et puis j’y pense soudain, je pourrai enfin avoir un jardin. C’est inutile un jardin sauf pour ceux qui se cherchent des racines.
J’y passerai des heures, enfouissant des semis plein de promesses. Des graines de fleurs qui garderont jusqu’au bout le mystère de leurs couleurs, de leurs odeurs.
Il y aurait un chien, il y aurait des enfants, il y aurait du bruit autour de moi, qui jusque-là n’ai cultivé que le silence.

Je deviendrai vieille volontairement, juste pour le plaisir de voir pousser mes rides. Juste pour vivre un peu moins fort. Non, je ne m’ennuierai pas dans cette vie-là.

Je suis Myriam, je suis Chloé et finalement, je ne suis aucune des deux.

Edit : un petit texte qui n’a rien à voir avec la choucroute, comme ça juste pour le plaisir (et le manque de disponibilité). Après une semaine en mère célibataire, j’accueille ce week-end mes beaux-parents venus directement de leur Périgord (avec plusieurs bocaux de cèpes cuisinés dans leurs valises, ce qui pardonne bien des choses).
Qu’on m’attribue immédiatement une médaille…

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23 février 2014

La barrière de ses paupières

Elle ferma les yeux pour ne pas pleurer. Barrières de chair, barrières poreuses, barrières qui ne retiendraient plus rien très longtemps.

Elle ne voulait qu’une seule chose et comme il la connaissait parfaitement, il vint s’allonger derrière elle. Ventre à dos, enfoncés l’un dans l’autre. Il passa ses mains autour d’elle, son poignet retombant sur le ventre rond.

L’habitant fit un bond.

Bien sûr autour d’eux, il y avait le décor habituel d’un hôpital.

Dans 2 ou 5 minutes, à coups sûrs ils seraient dérangés dans leur étreinte par une de ses élèves sage-femmes, presque encore en enfance qui prenaient soin en ces lieux de femmes plus âgées qu’elles et de leurs promesses utérines, fragiles, menacées, pathologiques.

La sage-femme les délogerait probablement au prétexte que le lit ne supportait pas le poids de deux personnes, encore moins de deux et demi.

De l’autre côté du rideau, un autre ventre rond et une autre histoire de maternité qui s’insurge. Derrière eux dans le couloir, le balai classique de ce microcosme qui n’a peur ni du bruit, ni du glacé, ni des heures blanches.  

L’habitant bougea encore et ce mouvement fit sauter la barrière de ses paupières. Elle ferma plus fort les yeux et les larmes degringolèrent sur l’arrête de son nez.

Elle posa sa main sur la sienne. L’habitant frappa deux derniers coups.

Et puis plus rien. Plus de mouvement. Ni de l’habitant, ni de ses créateurs. Plus de bruit, plus de transe.

Une main sur une main sur un ventre. Pas plus, pas moins.

Le rideau est flou, l’agitation lointaine, les couleurs fades.

Pour le moment, il n’y a plus que ces trois coeurs dans l’entre-deux de la vie.

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2 février 2014

L’Envie

La première mèche de cheveux était entre ses doigts. Elle se félicita d’avoir réussi à diviser la chevelure en trois masses d’égal volume. Si elle y mettait le soin nécessaire, la coiffure serait parfaite.

Il le fallait, aujourd’hui était tout sauf un jour ordinaire. Et pourtant…

Alors que les invités arrivaient un à un au coeur de la cour devant la maison, elle se dit que tresser les cheveux de sa soeur, lui dire qu’elle était belle à tomber puis la regarder rejoindre l’autel accompagnée du son de la marche nuptiale était la dernière chose qu’elle avait envie de faire.

Et tout à la fois, sa plus grande fierté.

Que c’était ambivalent la jalousie. Que c’était ambigu la rivalité fraternelle.

Ses doigts replongèrent dans les boucles brunes. Et pourtant si, évidemment qu’elle était belle sa soeur au matin de ce jour si spécial.    

Assise devant elle, sur son simple tabouret, la soeur ne disait rien. Elle se fixait obstinément, les épaules figées de peur d’abîmer la coiffe qui prenait vie au-dessus d’elle. Mais ce petit rictus à la commissure des lèvres, le rose tendre des joues, la rondeur candide dans les prunelles,  » voilà à quoi ressemble le bonheur » se dit-elle. Le bonheur ça ressemblait à une femme sur le point de se marier, les boucles encore défaites.  

Les cheveux étaient tous apprivoisés désormais et elle se dit que c’était étrange de les voir obéissants, comme si eux aussi avaient pris la mesure de la densité de l’instant. Elle se demanda comment ça serait d’avoir une soeur heureuse et mariée et si ça serait plus ou moins douloureux que d’avoir une soeur heureuse tout court, alors qu’à elle les dieux, les esprits, le destin ou tout simplement la vie refusait tout cette plénitude.

Ce n’était pas qu’elle était jalouse, c’est qu’elle se consumait d’Envie.

 

Peut-être que si je ferme les yeux, elle n’y verra pas ce je ne sais quoi du bonheur.

Comme si elle ne l’avait pas vu au moment où j’ai enfilé ma robe. Elle est si belle cette robe, comment aurait-elle pu ne pas le voir ?

Je me demande pourquoi elle a accepté de me coiffer ce matin. Peut-être s’est-elle dit que cela faisait partie de son rôle d’ainée.

Je la voie dans le miroir. Droite, fière, elle sait si bien ne rien laisser paraître. Mais ses lèvres sont tristes et ses paupières tremblent un peu.

Elle ne m’a jamais dit qu’elle était jalouse. Impossible d’être jalouse de son double. Nous deux, mon mariage, c’est au-delà de ça, c’est au-delà des sentiments discibles. Qu’y-a-t-il de plus grand que l’Envie ?  

Ses doigts dansent sur ma tête. Elle est habile pour dompter les crinières, moi je n’y arrive jamais. Encore deux mèches qui s’échappent, elle les coincent entre deux phalanges, avec ce petit air pincé qui ne la quitte pas depuis plusieurs années.     

Et pourquoi c’est si dur d’être épanouie devant elle ? Pourquoi je me sens obligée de travestir mon bonheur ?

Oui, je me marie. Oui, avant elle. Et oui, certainement, j’aurais des enfants bientôt. Avant elle, oui. Oui oui oui…. Je refuse de m’en excuser. Je ne lui dois rien.

Alors, d’où vient-elle cette culpabilité ?

Si je le pouvais, je lui donnerai l’autel, le banquet, mon époux et pourquoi pas mon premier né si seulement cela pouvait effacer juste une nuance de chagrin sur son visage. Qu’il y a-t-il dans nos âmes qui fassent communiquer ainsi le ressac de nos deux coeurs ?

Voilà, c’est terminé, je suis prête. Un dernier regard qui se croise et le silence pour tout se dire.

Non, ma soeur, comment parvenir à être heureuse alors que tu te consumes ?                                                                                         

Edit : pas de panique, personne ne se marie… C’est de la fiction et en même temps, pas vraiment. Toutes celles qui ont une soeur peuvent comprendre, je crois.

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19 janvier 2014

Un grand amour

Elle se dit que c’était étrange d’imaginer ce cimetière sous un soleil d’été. Figé dans son frimas de décembre, il était tout de même nettement plus cohérent.

Mais ce qu’elle vivait depuis 17 jours était-il réellement cohérent ?

Elle se demanda comment la pierre vieillirait. S’il faudrait venir systématiquement avec de quoi gratter la mousse. Si la plaque serait lisible encore dans 2, 6 ou 13 ans. Et si la moisissure avait conscience d’être la dernière à respirer sous les gravillons.

Il y a deux jours, elle avait encore 30 ans et aujourd’hui, elle penchait la poitrine sur une pierre tombale.

L’Enfant courait tout autour d’eux, les poches pleines de cailloux, les yeux remplis de candeur.

Elle était fière qu’elle soit là, plus tard elle pourrait lui dire qu’elle y était. Et qu’à sa façon, elle l’avait aimé.   

Dans ses oreilles, les hurlements de l’hopital braillaient encore. Les bips, les aiguilles et cette sonde lumineuse dont ils s’étaient moqués car elle lui donnait des airs de super héros. 

Et puis, ce corps qu’on ne l’avait autorisée qu’à effleurer. De la chair presque transparente qui avait frémit sous ses doigts.

Elle frissonna à se remémorer son contact. Pourrait-elle se souvenir de sa chaleur longtemps ?

Elle se revit, l’espace d’une seconde, le ventre douloureux, la tête bouillonante aux portes de sa chambre. Avec cette peur immense de ne plus jamais être la même. Avec ce gouffre disproportionné qui lui montait le long des jambes.

Et les 17 matins à ne pas savoir s’ils étaient plus proches du début ou de la fin.   

Un cri de l’Enfant la tira de l’enfer. Elle jeta un dernier regard sur la plaque. Ils avaient bien fait de laisser son prénom en entier.

« Martin

12 novembre 2013 – 29 novembre 2013

Un ange a volé«   


« 17 jours, c’est suffisant pour vivre un grand amour« , souffla-t-elle en direction des nuages.

 

Edit : je suis désolée, ce n’est pas gai. Mais l’une d’entre vous a connu ces derniers jours ce qu’aucune mère ne devrait connaître.

Et la seule chose que je sache faire, c’est écrire pour exhorciser ma peine.

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20 décembre 2013

1 vendredi / 1 nouvelle

Pour ce dernier jour avant les vacances (coucou belle-maman, on arrive dimanche !), je vous propose un concept inédit.

Connaissez-vous Carène et son blog Des mots et moi ?

Tous les vendredis, elle y propose une nouvelle écrite sur un thème suggéré tantôt par ses copines, tantôt par ses lecteurs.

Et tantôt par moi.


Pour sa nouvelle d’aujourd’hui, je lui ai « fourni » la phrase suivante : Peut-être parce qu’il avait perdu son père quand il était enfant, on lui avait beaucoup pardonné.


Après ça, je me suis dit que ce serait sympa d’écrire en parallèle et de vous proposer de lire deux textes forcément différents écrits avec exactement la même phrase d’origine.

 

Ci-dessous, voici ma version.

Pour celle de Carène, c’est par ici !

http://desmotsetmoi.wordpress.com

 

Bonne lecture !


 

« 

« Peut-être parce qu’il avait perdu son père quand il était enfant, on lui avait beaucoup pardonné.»

 

Voilà un début d’histoire pas facile à envisager, se dit-il à lui-même.

Quelle idée de démarrer par cette phrase…

 

Attablé à une petite table de bistrot, sous cette véranda perdue au milieu du jardin des Tuileries, Clément était bloqué après seulement 2 frêles lignes déposées sur le papier.

Il avait connu plus inspirant comme introduction.

Il avait connu pire aussi, en même temps.

 

Peut-être était-ce ce froid glacial et le vent cinglant les vitres de son igloo de verre qui le bloquaient ainsi ?

Ou était-ce les 3 euros qu’il venait de dépenser pour ce ridicule café qui avaient suspendu sa plume ?

Peu importait, finalement, puisque ce ne serait pas aujourd’hui qu’il écrirait son Goncourt…

 

Mais l’écrirait-il un jour, ce fameux roman qui avait tout justifié jusqu’à présent de ses sacrifices ?

Ce roman qui le rendait otage de sa vie parisienne, moitié mondaine, moitié misérable. Entièrement pathétique.

 

Il posa machinalement son stylo pour profiter du spectacle au dehors.

Paris sous la neige, qu’y-a-t-il de plus beau ?

Et quelle douce sensation d’être abrité quand tout tourneboule de blanc à l’extérieur.

 

Il jeta nonchalamment son regard sur son entourage immédiat.

Que des personnes seules ou presque.

Est-ce que ça le surprendrait toujours cette solitude parisienne déguisée en multitude ? Tellement bien déguisée d’ailleurs qu’il en avait lui-même endossé le costume.

Heureusement, il n’y avait pas de femme en âge d’attirer son attention. Il s’en réjouissait, non pas par misanthropie misogyne mais parce qu’il ne se sentait pas capable, en ces instants hivernaux, de supporter le défi que leur présence lui imposerait.

 

Au loin, le balayeur attitré du jardin avait troqué son instrument de travail contre une pelle et tentait de dégager quelques centimètres carrés de neige sur l’allée centrale.  

Le regard de Clément fût soudainement attiré par un petit tas de débris qui, prit dans le vent, s’échappa de la poubelle du travailleur et virevolta péniblement.


Le petit tourbillon se rapprocha de la véranda. Un coup de vent lui fit prendre de l’altitude jusqu’à le mettre à hauteur de ses yeux.

Au milieu d’autres déchets sans intérêt (est-ce vraiment un reste de barbapapa qu’il voyait là ?), il y avait un petit morceau de papier d’un blanc un peu sale, déchiré irrégulièrement sur ses quatre côtés.

Un petit morceau de papier qui semblait avoir déjà beaucoup vécu.


Il y vit griffonés quelques signes.

Le papier retomba au pied de la vitre, à une distance suffisante toutefois pour qu’il parvienne à y décrypter le message depuis l’autre côté de la vitre.

 

Sur ce papier venu de nulle part, atterri là par la conjugaison du vent et du hasard, il lu : 

« Peut-être parce qu’il avait perdu son père quand il était enfant, on lui avait beaucoup pardonné. »

 

Puis, sur la ligne en-dessous, d’une autre écriture bien moins assurée, comme enfantine :

 

« Pour connaître la suite de l’histoire, suis-moi. »

 

Il détacha les yeux du bout de papier et de la neige sale et les reposa à hauteur d’horizon. Là, devant lui, la silhouette d’un garçon vêtu d’un manteau vert le harponna. Comme paralysés par l’évidence, ses yeux se bloquèrent sur lui.

Posé sur la mousse blanche, l’enfant lui souriait.

« Suis-moi », firent ses lèvres bleuies par le froid…

 

 

Le train eut un soubresaut, sa tête logée dans le poing droit retomba brusquement en direction de la tablette, et Clément ouvrit les yeux, paniqué, comme le souffle coupé.

Le petit garçon avait disparu. 

Mais lui tenait son Goncourt

 

« 

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8 décembre 2013

De la suie et des larmes

Ma mère m’a toujours dit : « si un jour il y a un incendie, il n’y a qu’une seule chose à sauver, ce sont les photos ».

Il faut croire qu’elle a titillé le mauvais oeil avec cette rengaine parce que quand l’incendie s’est déclaré, je n’étais pas là pour sauver quoique ce soit.

 

Les photos ont donc brûlées, accompagnées de mon canapé et de ses coussin assortis, de tous ces vêtements qui traînaient dans la penderie attendant ce tri que je leur avais promis et l’intégralité de ces objets qui bien qu’inanimés me résumaient peut-ête mieux que je n’aurais pu le faire moi-même.

 

Parce qu’il est évident qu’une collection restrictive de pieds de lampe à motifs géométriques verts dit mieux que moi mon célibat, mon âge et mon petit côté névrosé, n’est-ce pas ?

 

Bref, le feu avait profité de mon absence pour grignoter ma vie, pieds de lampes inclus, me laissant avec mon pantalon, un pull et deux baskets, plantée sur le pas de ma porte.

 

Je pensais instantanément au chagrin de ma mère quand je lui dirais pour les photos.

Même si ça n’était pas les siennes, même si ça n’était que ma vie.

 

L’incendie avait déjà été pris en charge. A la suie était venue se mêler l’eau. Et c’était donc comme un fleuve gris qui débordait de ma cuisine à la chambre, charriant en son lit ici le squelettte d’un coussin acheté en Thaïlande, là le tabouret gris qui boîtait depuis l’hiver dernier.

 

– « C’est vous la propriétaire ? », m’aboya un pompier doté d’une bedaine presque réconfortante.

– « Oui, enfin… non, je ne suis que locataire », réussis-je à lui balbutier.

– « Dans ce cas, vous devez contacter impérativement votre propriétaire, il doit venir signer la déclaration de sinistre », me répondit-il.

« Et puis, vous devez joindre votre assurance, déclarez vos pertes et établir une main courante au commissariat…

Mademoiselle, mademoiselle, vous m’écoutez ? »

 

Non, monsieur le pompier, pensais-je pendant qu’il me débitait le tome 3 de l’incendie pour les nuls, non, je ne t’écoute pas, j’ai les pieds qui flottent dans ma propre vie.

Non, monsieur le pompier, là j’ai juste envie de m’asseoir sur mon absence de canapé et de pleurer.

 

Et puis soudain on frappa sur l’encadrement de cette porte qui n’en était plus une.

Moi qui fixais le sol au loin, je ne vis d’abord que deux chaussures colorées qui se mirent très vite à barboter.

 

« J’habite juste en-dessous, je me doute que je tombe très mal, mais … c’est-à-dire qu’en fait, il pleut dans mon évier », dit la voix qui appartenait au nouvel arrivé.

Et il entra dans mon salon dévasté, avec ses grands yeux verts qui disaient la promesse du bonheur et il n’y eut plus de place pour la suie ou les polices d’assurance.

 

Et je compris, avec cette fulgurance, avec cette évidence que c’était lui que je gagnais à avoir tout perdu.

 

 

Édit : c’est une fiction, hein ? Non, parce que ça n’a pas l’air évident pour tout le monde…

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1 novembre 2013

Quatre femmes sous un sapin 2/2

Je vous l’ai dit que je vous trouve géniales ? Non vraiment, c’est sans flagornerie, j’ai adoré vous lire inventer des théories plausibles (ou pas) à propos de notre femme nue au sapin.

 

Du coup, j’ai pensé faire un top 10 de vos réponses.

Et juste après, je me suis dit que c’était segmentant un Top 10. Et pas sympa pour celles qui n’y apparaîtraient pas.

Et juste après, je me suis dit que petit 1, c’était mon blog et que petit 2 vous étiez suffisamment grandes et intelligentes pour supporter l’éventuel affront.

En conséquence de quoi, j’ai perdu 2 minutes de ma vie à répondre à environ 11 653 questions que j’étais la seule à m’imposer et je vous ai quand même fait un Top 10.

 

Mais j’ai réellement apprécié de vous lire toutes (même les plus timides d’entre vous !).

 

Felice Casorati-876529

 

10 : BaKarOl et son commentaire n°36

 

Tu connais la saga Ocean 11, Ocean 12, Ocean 13 ?
Ben ça, c’est la version italienne originale, version féminine.
Il s’agit de Sapin 3.
C’est l’histoire de 3 femmes, qui, grâce à leurs talents bien particuliers, vont réussir à dévaliser le Casino Royal. Celle en rouge a bien sûr joué sur son coté sympathique pour s’infiltrer en douce dans la salle du coffre. Celle en violet s’est servie de son air nunuche pour dévaliser toutes les chambres d’hôtel (la preuve, elle leur montre le dernier coffret à bijou qu’elle a chourré). Et ne me demande pas de t’expliquer en détail comment la dernière s’y est prise pour obtenir la combinaison du coffre, ça se voit quand même ! Quand on a du charme, il faut s’en servir !
Leur vieille mère malade, quoi que choquée par le fait que ses filles soient des voleuses, est bien contente d’avoir quelque chose à mettre sous le sapin !

 

9 : Magali et son commentaire n°34

Alors, pour moi, la femme nue, c’est évidemment le Père-Noël (qui comme chacune le sait est une femme…) mais les petits lutins lui ont fait une farce en lui piquant son costume. Du coup, elle se retrouve nue à distribuer ses cadeaux devant les visages effarées de toutes les mamans qui surveillent le sapin de la place du village.

 

8 : Christelle et son commentaire n°7

J’en ai vraiment ras-le-bol qu’on me confonde avec ma jumelle alors cette fois, pour qu’on me reconnaisse, j’ai enlevé cette robe affreuse qui nous rapproche tant. Ma tante est effarée mais ça fait bien marrer ma cousine !
Allez, on va la bouffer cette dinde oui ou non ?

 

7 : Stéphanie et son commentaire n°13

Elle est allée se baigner dans la rivière, et celle qui rigole lui a piqué ses fringues avant qu’elle en sorte !!! La veuve est outrée de cette indécence et celle à la boîte l’envie d’oser se balader nue, et la blagueuse se marre.

 

6 : Bellavole et son commentaire n°14

Cette femme n’est pas une femme, mais une statue. C’est la femme de droite qui l’a offerte à sa sœur, en robe à motifs bleus. C’est pour ça qu’elle a l’air super fière d’elle alors que sa sœur se demande comment lui dire qu’elle a des gouts de chi**te et que pour la déco de la chambre du petit dernier c’est moyen moyen… La 3e sœur se dit que les fêtes de Noël en famille c’est toujours aussi la loose et se demande bien ce qu’elle fait là !

 

5 : Nath92 et son commentaire n°30

Moi j’ai d’abord pensé à la Vierge Marie, version à poils, donc sûrement plus très vierge…. Puis comme elle regarde le ciel, l’air impatient, j’m’dis que c’est encore un de ces mannequins qui attend l’habilleur (sûrement William Carnimolla !). D’où l’air désespéré, exaspéré de la vieille en noire. Normal, c’est le photographe et la location de studio ça douille. Tout à gauche en rouge c’est la stagiaire-trop-contente-y-a-des-stars donc happy face! Et celle avec la robe à fleurs c’est la potiche, elle tient la boîte à aiguilles et va se taper tout le rangement du bordel. Elle dit rien mais fait la gueule.
Sinon je trouve qu’elle ressemble à Nicole Richie et tout le reste de mon hypothèse fonctionne aussi !!

 

4 : Dany et son commentaire n°19

Ces 4 femmes ont voulu faire une séance de spiritisme, ont utilisé beaucoup de flacons de filtres magiques et de poudre de perlimpinpin (voir tous les récipients à terre…) Malheureusement à cause des miroirs qui ont renvoyé les ondes, le mauvais sort s’est retourné sur la plus méchante, qui allait sacrifier la dinde, et a rendu ses vêtements invisibles…

 

3 : Sachounette et ses commentaires n°15 et 16

Elle s’apprête à faire un relooking extrême ou alors elle participe à « belle toute nue »?

Et les autres se sont dégonflées…

 

2 : Etoilune et son commentaire n°5

Elles ont joué au strip poker et elle a perdu !!

 

1 ex aequo : Laurie (ou plutôt son homme) et Anne-Laure pour deux idées très très proches que je ne pouvais pas passer sous silence plus longtemps…

 

Commentaire n°26 de Laurie :

Réponse de l’Homme : « bah, elle s’est fait faire une épilation intégrale du maillot (d’ailleurs celle de gauche tient encore le pot de cire dans ses mains) et elle fait constater aux autres que c’est pas joli-joli. L’une approuve. L’autre moins. »
Je ne trouve pas les mots pour compléter cette analyse hautement artistique (il a dû louper les cours d’Histoire de l’Art). Ah si tiens, c’est quoi tout ce bordel par terre ?!!

 

Commentaire n°29 d’Anne-Laure :

C’était le deal, chacune allait poser avec un des cadeaux reçus pour ce Noël. Berthe, elle, a trouvé nettement plus amusant de montrer le résultat plutôt que de jouer les godiches avec l’épilateur offert par Belle-Maman, la garce ! D’ailleurs, il semblerait que la dite belle-doche soit en train de s’étouffer avec la dinde et les marrons en découvrant la scène dans son viseur…. C’est plus que ce que Berthe n’espérait !

 

Et maintenant, sans plus tarder, voici ma version !

 

Le royaume d’Hermanone était réputé pour ces fabuleuses légendes. L’on y croisait, disait-on, certains êtres fantastiques aussi puissants que craintifs, dotés de plus de pattes que nécessaires, chevelus à l’extrême et reniflant par les yeux.

 

Dans les troquets, dans les banquets, les ivrognent les affublaient de pouvoirs proportionnels à leur état d’ébriété.

Certains permettaient de vivre 9 vies, d’autres transformaient les vieilles femmes en jeunes ingénues, d’autres encore permettaient de replonger dans une vie antérieure.

 

Depuis le royaume d’en face, les amies de Clara chargées de lui concocter le plus original des enterrements de vie de jeune fille, avaient imaginé le temps d’une journée une halte dans ce royaume du mystérieux. L’on y chevaucherait du dragon impétueux, l’on y dégusterait de la bave de fée aux vertus rajeunissantes, l’on y débusquerait du Prince Charmant à ramener dans son petit panier.

 

Après leur arrivée, les quatre amies firent rapidement une pause à la plus fameuse taverne du Royaume. Elles comptaient bien découvrir cet élixir dont les journaux de leur Royaume n’arrêtaient pas de faire l’éloge : la FF crème, censée révéler le meilleur de leur capital beauté.

 

 

A la table d’à côté, deux vieux hommes les remarquèrent sitôt leur arrivée.

D’aussi jolies jeunes filles n’était pas monnaie courante dans un royaume davantage habitué aux vieilles biques venues chercher jouvence.

 

Ils ne tardèrent pas à entamer la conversation, prenant comme prétexte de les conseiller dans leur découverte des lieux.

Evoquant les alentours directs de l’endroit, ils les orientèrent vers une villégiature hautement touristique : le sapin immortel.

Ce faisant, ils leur promirent l’une des plus grandes expériences de leur vie, bien plus renversante que le grand amour, bien plus corrosive que le mariage.

Un claquement de doigts et l’être présent dans l’arbre éternel vous transportait dans une de vos précédentes vies.

 

Il leur fallu attendre de nombreuses heures, l’endroit était effectivement réputé. Quand enfin ce fût leur tour, les quatre amies s’installèrent dans un demi-cercle, se tenant fébrilement par la main.

Elles dûrent se frayer un passage dans l’amoncellement d’objets hétéroclites, tous abandonnés là par de précédents propriétaires partis soudainement revivre dans le passé.

La jeune fille se trouvant à l’extrémité gauche du groupe, tirée au sort pour déclencher le charme, claqua des doigts tapageusement.

 

Aussitôt le sapin trembla, ses branches se mirent à faire un bruit terrible. Les quatre amies fermèrent les yeux.

Quand elles les rouvrirent, ce fût la stupéfaction.

 

Johanna, la première, était engoncée dans une robe noire comme en portaient les veuves espagnoles. Apprêtée ainsi, elle semblait avoir 50 ans. Ou alors, avait-elle réellement eu 50 ans dans cette précédente vie ?

 

Hélène, la deuxième était une jeune romantique anglaise, naïvement sage dans sa robe à fleurs bleues. Elle semblait ne pas avoir un caractère facile, ce qui n’étonna guère ses camarades, habituées aux emportements contemporains de la demoiselle.

 

Virginie, la troisième, avait dû être une parfaite bourgeoise du 18ème siècle. Robe rouge ajustée, dentelle et mocassins impeccables, elle affichait un charmant sourire. A moitié ingénu, à moitié fourbe. Un bon résumé de sa personnalité.

 

Quand à Clara, pas de chance, malgré un corps svelte et plaisant, des traits fins et agréables, il s’avéra que dans une autre vie elle avait été nudiste.

 

Edit : et c’est ainsi que je vous laisse avec le post le plus long de l’histoire du blog qu’il vous faudra bien 3 jours pour digérer… Bon week-end les filles !

14 Comments | Categories: Le samedi, j'écris

29 octobre 2013

Quatre femmes sous un sapin 1/2

Je vous propose aujourd’hui un petit jeu en deux temps.

Un petit jeu artistique qui devrait faire appel à votre sens de la créativité.

Quand on me l’a proposé la semaine dernière, j’ai été interloquée et amusée et assez vite je me suis dit que vous pourriez vous amuser vous aussi.

 

Regardez bien ce tableau.

Il s’agit d’une oeuvre de Felice Casorati, artiste italien qui vécut majoritairement au XXème siècle. 

Felice-Casorati-876529.jpg

 

Premier temps : vous vous imprégnez du tableau ci-dessous et vous répondez à cette simple et unique question : pourquoi cette femme est-elle nue sous cet arbre ?

 

Vous pouvez répondre dans les commentaires ou par message via le formulaire de contact.

Y’a pas d’obligation hein (mais enfin les timides, je vous vois dans les stats vous savez) !

 

Deuxième temps : je vous donne vendredi ma version des faits en même temps que quelques unes de vos meilleures explications.

 

Enjoy !

 

Edit : vous avez le droit de ne pas être complètement rationnelles dans vos réponses ! Ce cher Casorati n’avait pas l’air franchement très clair lui non plus…

41 Comments | Categories: Le samedi, j'écris

27 octobre 2013

Et de la contrainte nait la liberté

Que pourrait-elle leur dire plus tard, lorsqu’ils auraient grandi ?

Qu’elle ne savait pas ? Qu’elle n’était pas faible ? Que la repentance n’empêche pas l’erreur ?

Ou bien que parfois la vie et la mort se mêlent avec une force décuplée, comme l’immensité avec le vide, comme le plein avec le délié, comme les deux extrémités d’un fil qui décident de se nouer.

Peut importe ce qu’elle leur dirait puisqu’il était parti aujourd’hui.

 

Dans un mirage, elle se vit les mener sur sa tombe, la tombe du poète, la tombe de son homme, la tombe de leur père.

Elle imagina rapidemment le déroulé de ses futures journées : la solitude, la maison noire de silence, l’obsédante rengaine des enfants que la mort n’arrêterait pas de faire grandir.

Elle se demandait avec cette naïveté que seules ont les victimes si les larmes finiraient un jour par s’assécher.

 

L’enfant entra dans le salon. 26 mois avec un papa et toute une vie désormais sans lui. Il se blottit contre elle tout en passant un doigt sur ses joues mouillées. Elle lu dans ses yeux l’incarnation de l’impossible, elle y vit l’insondable douleur.

Elle le serra plus fort encore, à l’écraser contre sa peine, il finirait peut-être par la détruire.

Plénitude de la mère et de sa chair.

 

Après cinq minutes du câlin morbide, l’enfant dessera son étreinte. Elle le regarda s’éloigner, l’entendit rejoindre sa fratrie et perdit sa trace dans la maison endeuillée.

 

Soudain, dans un sursaut de rage, les larmes cessèrent. Etait-ce une façon de mourir que celle qu’il avait choisie ?

Quelle lâcheté, quelle suffisance, quelle laideur…

S’imaginait-il que son absence rendrait la faute anecdotique ?

 

Elle s’aperçut qu’elle serrait les poings machinalement.

La colère, quelle délicieuse adversaire…

 

Elle posa à nouveau le regard sur ces pièces qu’il avait façonné de sa présence. Elles n’étaient plus silencieuses. Elles n’étaient plus aussi lugubres que l’instant d’avant. Ni même aussi vides.

 

Les enfants, de nouveau près d’elle, jouaient à la poupée. Un jeu bien cruel pour des orphelins.

Peu importait puisqu’ils trouvaient la force de s’amuser.

Ils étaient beaux, ils étaient forts, ils étaient la douce musique de la vie.

 

Edit : J’ai pensé que ce texte, issu de l’atelier d’écriture de samedi, devait être accompagné des consignes.

La contrainte était d’intégrer les mots Immensité, Poète, Solitude, Plénitude, Deuil et Musique dans un texte écrit en 45 minutes.

Au-delà de ces quelques heures passées à écrire loin des Poites, je crois que ce que j’apprécie particulièrement, ce sont les consignes distillées au gré des différentes propositions. Elles sont comme autant de rendez-vous légers avec les mots.

Même si ce qu’il en ressort ne l’est pas forcément, léger…

16 Comments | Categories: Le samedi, j'écris

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