Mademoiselle Adelles

Avec du homard et des poites dedans

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14 février 2019

Deux exemples

Lundi :
Lundi soir, parce que j’étais échouée sur la partie de notre canapé qui m’est réservée, sans aucune motivation pour la séquence lavez-vous-les-dents-montez-mettez-vous-au-lit-et-vos-vêtements-ils-ne-vont-pas-se-ranger-tout-seuls, j’ai jeté un regard que j’espérais éploré vers le Homard en lui demandant « tu voudrais pas les coucher ce soir ? » (dans l’idée de rétablir l’ordre établi en mon foyer, je rappelle que le Homard gère le matin, tandis que je gère le soir).

Là, il m’a rendu mon regard, en moins éploré néanmoins, et il m’a dit : « moi, je veux bien mais je vais le faire à ma façon et ça va pas te plaire ».

Parenthèse méthodologique
[La méthode Crustacée pour coucher ses Poites de filles consiste à les « driver » pour les activités se déroulant au rez-de-chaussée depuis la partie de notre canapé qui lui est réservée puis de les expédier dans leurs petits lits blancs avec comme consigne de lire durant un certain temps (ou un temps certain, on hésite). Ensuite, il crie la tête dirigée vers le haut que le temps est imparti, on entend à travers le plancher de l’étage deux trop mignons « OK » et c’est instinction des feux.]
Fin de parenthèse procédure, merci

Evidemment il avait raison, sa méthode ce soir-là n’était pas envisageable puisque j’avais plus ou moins promis à ma puînée une lecture les fesses posées sur son petit lit blanc (d’autres soirs j’aurais pu dire oui, n’allez pas me prendre pour la dévouée mère que je ne suis pas toujours). J’ai donc extirpé mon fessier de sa partie de canapé et je suis allée coucher mes filles, en dépensant beaucoup d’énergie mentale pour n’en vouloir à personne.

Mardi :
Mardi soir, à l’issue de ma journée en CE1-B, toujours enveloppée dans ma fatigue, j’ai à nouveau tenté d’amadouer le Homard pour qu’il gère la moitié du repas du soir et en l’occurrence qu’il lance la préparation de l’accompagnement des saucisses de Toulouse (ne gâchez pas) que j’avais précédemment mises au four. Il a dit d’accord et puis il a rajouté « je crois qu’il reste des chips ».

Alors, que retenir de ces deux séquences parentales ? Que c’est insoluble ? Que tous les couples hétérosexuels (et peut-être les autres, allez savoir) sont condamnés à vivre ce genre de situation ? Qu’hors des lentilles, point de salut pour les saucisses ?

8 Comments | Categories: Crustacé for ever

12 février 2019

Les enfants préférés

C’était aujourd’hui le jour de ma sortie scolaire annuelle en compagnie de la classe de Poite nº2. Le bilan, c’est que c’était fatiguant, sans surprise. Et c’était encore une de ces journées au pays de l’ambivalence, consistant à consacrer 8 heures à 99% de personnes, petites et grandes, dont je me contrefoutais carrément pour ne faire plaisir qu’au 1% restant, venue régulièrement se frotter à moi avec tant d’innocent délice au fond des yeux.

Si les autres sorties de ma carrière avaient essentiellement consisté à rassembler régulièrement les quelques brebis égarées du troupeau (et une fois à éponger du vomi), la maîtresse avait cette fois-ci relevé d’un cran le challenge en confiant à chaque parent présent un sous-groupe de 8 enfants durant toute la journée, option circuit numéroté à suivre sur un plan format A3, photocopié autant de pixélisé (enfin, 8 enfants pour moi versus 7 pour les autres, j’imagine parce que groupe majoritairement féminin).
J’ai donc compté jusqu’à 8 environ 850 fois dans la journée, aidée dans ma tâche par une assistante de choc en la personne de Poite nº2 que j’ai découverte assez peu avare en remontrances amicales (« ben quoi ? », m’a-t-elle répliqué quand j’ai suggéré que peut-être elle pouvait prendre des gants avec certains de ses camarades, « j’ai pas besoin que ce soit des copains ») (ne pas projeter, ne pas projeter, ne pas projeter). À 16h, ils étaient toujours 8, avaient consciencieusement piétiné mon ambition auto-proclamée de pouvoir reproduire ce genre de journée avant l’année scolaire 2019/2020, et semblaient étrangement ravis de leur sort sans s’inquiéter une seconde de comment j’avais pu accueillir la séquence.

En conséquence de quoi sur le chemin du retour, Poite nº1 rajoutée à ma bandoulière, j’ai simplement dit aux Poites : « vous voyez quand je vous dis que vous êtes les deux enfants que je préfère au monde ? Ben ça n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui. »

7 Comments | Categories: Les Poites vont à l'école

11 février 2019

Leurs deux corps face au mien

Hier, sur Twitter, alors que beaucoup s’écharpaient, j’ai répondu à un sondage d’une sage-femme qui posait la question suivante : « Quel est le sujet dont vous auriez aimé être informé mieux / plus avant d’avoir un enfant ? ». Elle proposait un QCM à 4 entrées qui étaient, dans l’ordre : Pleurs du nouveau-né / Changements corporels de la mère / Douleurs autour de l’accouchement / Autres.
Bien évidemment, comme je m’ennuyais (et que j’adore donner mon avis), j’ai coché « Autres » et j’ai répondu : « les contraintes, les putains de contraintes qui font que ta vie ce n’est plus ta vie et qu’il faut en réinventer une nouvelle. »

Après ça, j’ai parcouru les autres commentaires laissés par les votants et j’ai fini collée littéralement au Homard pourtant un peu plus loin sur le canapé parce que mon cœur était si fort serré par l’angoisse réveillée à cette occasion que j’ai vite compris que seuls ses battements réguliers et sereins auprès des miens pourraient m’apaiser un peu.

A la tête de mes enfants grandes de 7 ans, c’est comme si j’avais mis une chape d’oubli sur cette période que ma lecture a immédiatement réactivée. Cette façon d’être devenue mère qui a été la mienne en 2011. Cette conquête longue et douloureuse dont je garde un souvenir bien plus aigu qu’il n’a réellement été, comme si revivre plus douloureusement servait à me punir de n’avoir pas su m’adapter suffisamment rapidement à ces deux nouvelles vies dans la mienne.
D’autant plus idiot de ne pouvoir empêcher cette auto-flagellation que désormais j’ai si bien intégré ces contraintes en trajectoires et qu’elles sont plutôt joliment digérées, révélant de la place pour autre chose qui s’improvise davantage.

Je n’ai aucun désir de troisième enfant, sauf à pouvoir réparer avec ce potentiel nouvel être humain mes doubles erreurs de débutantes. Car j’ai doublement débuté en maternité, doublement peiné, doublement raté, découvrant tout avec non pas une mais bien deux aînées.

Et puis derrière les regrets, il y a la colère. Une colère sourde qui peine à exister d’autant plus qu’elle s’est désincarnée. Car celui-là même contre qui je calmais hier ma fureur a été l’auteur de souffrances muettes qui ont transcendé son personnage pour colorer ma vie. Je n’en veux plus au père qu’il est actuellement mais il semble que tous les comptes n’aient pas été réglés avec le père qu’il a été. Parce qu’il suffit que j’y repense pour être à nouveau abandonnée, au chevet de 2 enfants que rien ne calmait, hésitante face à la méthode à adopter, méthode qui si elle n’était pas partagée était vouée à l’échec de mon seul corps pour envelopper les deux leurs.

Alors, des choses dont j’aurais aimé être mieux informée, il y en a plein, à commencer par les 3 proposées dans ce sondage. Les cris, oui, que rien n’appaise, contagieux dans mon cas particulier de la gémellité. Le corps maternel qui n’est plus le même, ce vide moulé autour du nombril les premiers jours, dont on ne sait comment il peut se vider encore plus alors qu’il sonne déjà creux.
Ce corps que j’ai rempli davantage après la grossesse que pendant, comme pour le laisser croire qu’elles étaient encore là pour le mois et demi qui leur manquait. La douleur, pas physique dans mon cas, en tous cas pas longtemps, mais psychologique d’avoir à faire face à elles sans échappée possible. La douleur de croiser d’autres enfants que les siens en tentant de détecter chez eux les signes d’une autonomie que j’aurais tellement pouvoir plaquer sur elles.
Ce sentiment d’être engluée dans les contraintes, de n’avoir aucune issue pour revivre ne serait-ce qu’une fois les journées d’avant.

Je noircis encore une fois, c’est le réflexe que je me suis crée, c’est ma carapace pour tout justifier. Il y a eu tellement d’envolées pour compenser.

La fatigue crasse, cette moitié de votre couple dont vous découvrez le côté sombre quand il est lui-même privé de sommeil. La solitude, l’ennui des jours alternés de pas dodo-biberon-pas dodo, le vertige de cette vie dont la projection fantasmée ne se réalise pas.

Je pourrais en écrire ad libitum, on aurait pu me prévenir autant qu’on aurait voulu, la vérité c’est que rien ne prépare au cataclysme de la maternité. Et que c’est un moment incroyable pour se faire face, jusqu’au douloureux, jusqu’à l’indicible pour lentement réinventer une meilleure version de soi.

27 Comments | Categories: La maternité et moi

10 février 2019

L’intitulé

J’ai mis très longtemps à comprendre que l’art ne souffrait aucune obligation. Qu’il n’y a pas de règle lorsqu’on est posté devant un tableau, une sculpture, une photo. Qu’il suffit de se laisser guider par le ventre, celui qui sait avant le cerveau si l’étincelle s’est allumée.

La semaine dernière, je suis tombée sur cette image. Elle n’a rien d’inoubliable mais allez savoir, elle a provoqué en moi une jolie tendresse, à grand renfort de cette dose subtile de surréalisme que j’aime tant (désolée, je ne sais rien de son origine ni de son auteur).

Cette illustration m’a donné l’idée de vous laisser la parole à son sujet et si l’exercice vous amuse, de tenter de lui donner un intitulé.
De mon côté, je lance les hostilités avec « Les vaches ont les trains, les chats ont les pingouins ».

Alors, ça vous inspire ?

Édit : si j’avais raison d’une preuve supplémentaire que ce blog a toujours son intérêt dans ma vie, on vient de me glisser dans l’oreillette, le titre et l’auteur de cette œuvre. Un tel lectorat, c’est dingue, je ne l’aurais jamais même espéré.

Il s’agit donc de February par Mickael Sowa. Dont acte.

18 Comments | Categories: Petit Medley Acidulé

6 février 2019

Les bras qui baissent

Ce matin, alors que d’ordinaire la seule chose qui me réveille est le bisou mouillé que Poite nº1 me fait en partant s’habiller après les 10 minutes qu’elle consacre à se rendormir à mes côtés, une de mes oreilles a perçu ce reportage à la radio.

La journaliste évoquait les pères séparés et le fait qu’une fois sur 5, surtout dans les divorces houleux, ils cessaient à terme de voir leurs enfants.
Sur le moment, ça m’a sorti de ma torpeur parce que des choses à dire sur les pères, j’en ai un paquet et mon avis bien qu’embrouillé par l’horaire matinal était assez définitif. Je résume : ce matin si je m’écoutais, je les crâmais tous (en relisant de nouveau la chronique plus tard dans la journée, j’ai nuancé) (remercions le café).

Mais enfin, tout de même, pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que certains pères baissent les bras et que maintenir un lien cesse un jour de les animer ?
Impossible de généraliser, parce qu’il y a derrière chaque cas des histoires qui se chiffonnent de différentes manières.

Pour les pères donc, je ne sais pas. Mais pour les mères ? Comment peut-on élever des enfants qui ont un père, sans lui ? Comment peut-on nier ce qu’il apporte et promet ?
Est-ce qu’elles ont l’impression d’être suffisamment puissantes pour être tout à la foi le p et le m ? Ignorent-elles le manque ou ne le perçoivent-elles pas ?

Évidemment, mon histoire fausse mes dés. Celle du passé et l’actuelle, qui se répondent et se vengent, parce que j’ai choisi un homme qui paterne, foncièrement. Elles pourront me reprocher tant et tant, ce père-là restera leur héros. En premier lieu parce que je le regarde ainsi.

Alors d’accord, les pères peut-être baissent-ils les bras. Mais les mères ?

 

Édit : j’exclue évidemment de ce qui précède tous les cas dans lesquels il y aurait violence, physiques ou morales et non-respect de la loi dans de plus ou moins grandes largeurs.

25 Comments | Categories: La maternité et moi

5 février 2019

Continuons

Vous savez, je ne peux plus tout écrire. Les petits bobos, les grandes et les moyennes peurs, les moments de joie, les périodes de peine. Même les petites anecdotes la-tête-penchée-sur-le-côté. Je ne peux plus parler d’elles comme si elles allaient rester éloignées de ce lieu pour toujours. Elles qui me font désormais promettre de n’envoyer à personne les photos que je prends d’elles. Que fais-je ici, à part prendre des photos avec mes mots ? Il faudrait être incapable pour ne pas le comprendre.

Alors, je parle davantage de moi et moins d’elles. Même si ce moi, ce sont elles qui le façonnent depuis bientôt 8 ans. J’en ai fini d’être surprise de leur présence dans ma vie. Et je m’interroge déjà sur l’après, quand leur empreinte de petits enfants aura cessé de façonner mon chemin.

Pourtant cet espace, c’est ma mémoire. C’est la trace que ces moments-là auront eu du grain, qu’ils auront eu du sens. Pour moi d’abord puis pour tous ceux qui leur auront donné une résonance en les lisant, peut-être en les vivant par procuration.

Avoir ses enfants-là est l’ultime aventure de ma vie. Rien d’original, c’est vrai pour tous les parents. Mais témoigner ici m’a apporté la part de légitime, le degré de vie qui m’avait toujours manqué.
C’est un exercice que je garderai pour toujours au fond de mon cœur. La preuve et le but, mélangés sous forme de phrases que j’ai tant de plaisir à manier.

Alors je vais continuer. A moins parler d’elles, à davantage parler de moi. Avec des entorses à la règle parce qu’elles le permettront. Ce sera moins craquant mais ce sera plus juste. Pour elles, parce que c’est bien tout ce qui compte.

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3 février 2019

L’imperfection

Tout a commencé parce que Poite nº2 m’a demandé de chercher sur Google comment on pouvait faire taire un homme qui faisait (trop) des blagues. Et qu’en face, le Homard a pris ses yeux faussement outrés pour déclarer que jamais (jamais), lui vivant il ne cesserait jamais d’essayer de faire rire.

« Parce ma chérie, quand tu arrives à faire rire les gens, ils te pardonnent de ne pas être parfait. »

Je crois que je n’aurais pas su mieux résumer ce qui meut cet homme et ce qui m’émeut, moi, à le regarder vivre. Et ce qu’il m’apprend aussi jour après jour. L’imperfection.

10 Comments | Categories: Crustacé for ever

30 janvier 2019

Je tweete, tu tweetes, il/elle tweete #62

Est-ce que vieillir c’est ça ? Avoir les cheveux blancs, des syndromes prémenstruels monstrueux et des mois de janvier interminables ? Pourtant encore aujourd’hui, on m’a donné 33 ans, soit 8 de moins que l’âge officiel. C’est que la grisaille n’a pas encore atteint mon corps à défaut d’avoir envahi mon esprit. Pourtant un jour, il le faudra bien, je vieillirai d’un coup et je crois que je ne me fâcherais pas de faire correspondre le dedans et le dehors. Comme une méthode redoutable pour développer davantage de cohérence.
En attendant, je cultive ce secret de qui je suis vraiment. Apparemment, ça me va bien au teint.

10 Comments | Categories: Les enfants sont formidables, Petit Medley Acidulé

29 janvier 2019

Le réveil personnalisé

Ce matin, Poite nº2 est entrée fort peu discrètement dans ma chambre alors que la radio puis l’alarme de mon téléphone avaient tenté et échoué à me sortir des bras d’un certain dieu grec après qu’il ait justement refusé de m’accueillir une bonne partie de la nuit. Elle a appuyé bruyamment que la poignée et s’est contentée de déclarer : « ah ben voilà, Papa avait raison, je suis obligée de te réveiller ». Ce qui n’était pas très charitable mais très vrai, étant donné que notre réveil matin centralisé et à pinces était déjà dans un train direction une région de France encore plus enneigée que la région parisienne (et avouez que ces derniers temps, c’est rare) et que j’ai déjà largement prouvé mon incompétence à être en charge le matin de quelque être humain que ce soit.
Après ça, son calvaire n’était pas terminé puisqu’elle a pénétré dans la chambre de sa sœur et y a récolté environ le même succès.

10 minutes après sa première tentative, elle est revenue et il me semble, mais la preuve formelle est quelque part enfoncée profondément dans mon oreiller, qu’elle a un peu soufflé. C’est à ce moment-là que j’ai consenti à me lever pour traverser le palier. Je me suis dirigée vers le lit de Poite nº1 et il n’y avait rien dans son corps, des épaules un peu rentrées à ses cheveux légèrement létargiques qui m’était étranger dans de pareilles circonstances matinales.

Poite nº2 avait déjà la jambe droite dans un collant rose du meilleur effet alors ça nous a mis un coup de pression et je me suis enfermée sous la douche en leur laissant la consigne d’enchaîner avec le petit déjeuner.

Plus tard, j’ai été malencontreusement happée par ma douche, ce qui m’a valu une troisième visite de ma puînée (et une demie attaque cardiaque parce qu’elle a déboulé alors que je tournais le dos à la porte). J’ai cru qu’elle allait encore me fâcher alors qu’en fait, elle venait me demander la permission de manger un flamby (oui, il y aurait beaucoup à dire sur ces enfants bien trop parfaites).
J’ai grogné un truc. Elle l’a interprété comme un oui.

Quand je vous dis que j’ai du mal ces temps-ci…

7 Comments | Categories: Pêle Mêle des Angoisses

28 janvier 2019

Ça craint

Hier soir, allongée dans le noir j’ai lu le message de Patrick Poivre d’Arvor à propos de l’anniversaire de la mort de sa fille, Solène, il y a 24 ans. Et hier soir, parce qu’il ne m’en fallait pas beaucoup pour faire déborder mes yeux, j’ai reniflé sur mon oreiller avec comme seul accueil à mes larmes les ronronnements du Homard, déjà parti vivre sa vie facile et légère chez Morphée.

Ce matin, quand le réveil a sonné ou plus exactement quand il a été question de se diriger vers la douche, j’ai très franchement songé à aller quémander à qui de droit les petites pilules qui me permettraient de me coucher sans larme et de me réveiller sans crainte.
Cette fois-ci, je n’ai aucun syndrome prémenstruel à accuser. Cette fois-ci, j’ai juste envie que ça glisse (ne gâchez pas, c’est un passage douloureux), sans tenants, sans aboutissants, exactement comme y parvient celui qui partage ma vie, en se détachant si efficacement de tous les liens qui le retient moralement, socialement, émotionnellement aux autres.

Pourtant, il n’est pas un modèle en tout. Les années me l’ont prouvé, à mes dépends parfois. Ce week-end en a été une nouvelle confirmation. Mais sa façon de regarder la vie, et peut-être ne sera-t-elle jamais tout à fait la mienne parce que je n’ai pas été fondée des mêmes pierres, m’est indispensable. Comme une drogue. Chacun de ses regards légers, envolés sur tous ces détails qui moi me plombent sont comme une respiration. Vitaux.

C’est pénible de n’être pas seul maître à bord de sa propre vie parce que ça n’empêche pas de devoir reprendre le gouvernail malgré tout, parfois.
Bref, ce matin, ça craignait d’être moi. Et ça craignait d’être lui.

 

6 Comments | Categories: Crustacé for ever, Divers

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Maman de deux Poites en une seule fois. Ici, on parle de la vie comme elle est jolie (au moins un jour sur deux).

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