Lundi :
Lundi soir, parce que j’étais échouée sur la partie de notre canapé qui m’est réservée, sans aucune motivation pour la séquence lavez-vous-les-dents-montez-mettez-vous-au-lit-et-vos-vêtements-ils-ne-vont-pas-se-ranger-tout-seuls, j’ai jeté un regard que j’espérais éploré vers le Homard en lui demandant « tu voudrais pas les coucher ce soir ? » (dans l’idée de rétablir l’ordre établi en mon foyer, je rappelle que le Homard gère le matin, tandis que je gère le soir).
Là, il m’a rendu mon regard, en moins éploré néanmoins, et il m’a dit : « moi, je veux bien mais je vais le faire à ma façon et ça va pas te plaire ».
Parenthèse méthodologique
[La méthode Crustacée pour coucher ses Poites de filles consiste à les « driver » pour les activités se déroulant au rez-de-chaussée depuis la partie de notre canapé qui lui est réservée puis de les expédier dans leurs petits lits blancs avec comme consigne de lire durant un certain temps (ou un temps certain, on hésite). Ensuite, il crie la tête dirigée vers le haut que le temps est imparti, on entend à travers le plancher de l’étage deux trop mignons « OK » et c’est instinction des feux.]
Fin de parenthèse procédure, merci
Evidemment il avait raison, sa méthode ce soir-là n’était pas envisageable puisque j’avais plus ou moins promis à ma puînée une lecture les fesses posées sur son petit lit blanc (d’autres soirs j’aurais pu dire oui, n’allez pas me prendre pour la dévouée mère que je ne suis pas toujours). J’ai donc extirpé mon fessier de sa partie de canapé et je suis allée coucher mes filles, en dépensant beaucoup d’énergie mentale pour n’en vouloir à personne.
Mardi :
Mardi soir, à l’issue de ma journée en CE1-B, toujours enveloppée dans ma fatigue, j’ai à nouveau tenté d’amadouer le Homard pour qu’il gère la moitié du repas du soir et en l’occurrence qu’il lance la préparation de l’accompagnement des saucisses de Toulouse (ne gâchez pas) que j’avais précédemment mises au four. Il a dit d’accord et puis il a rajouté « je crois qu’il reste des chips ».
Alors, que retenir de ces deux séquences parentales ? Que c’est insoluble ? Que tous les couples hétérosexuels (et peut-être les autres, allez savoir) sont condamnés à vivre ce genre de situation ? Qu’hors des lentilles, point de salut pour les saucisses ?